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Nom

Le genre Amanita tire son nom du grec άμανιτης désignant une espèce de champignon poussant dans les champs. Le terme muscaria vient de la mouche, musca, et signifie « de mouche », évoquant un rapport aux mouches, le champignon étant réputé les attirer et les tuer lorsque infusé dans du lait. Les mouches faisant référence aux esprits dans de nombreuses langues européennes, ce qualificatif peut aussi évoquer l’aspect psychotrope du champignon.

Elle est aussi désignée sous le nom de fausse-oronge, en référence à l’amanite des césars (Amanita caesarea) avec laquelle elle a parfois été confondue ; le terme oronge dérivant bien entendu de sa couleur orange.

Description

L’amanite tue-mouches est un champignon mycorhizien de la famille des Amanitaceae, poussant sous bois de feuillus ou conifères, bouleaux (Betula) et épicéa (Picea abies) principalement.

Son sporophore est constitué d’un chapeau rouge vermillon à orangé, à la marge striée, constellé de flocons blancs labiles formés du reste du voile général, et mesure jusqu’à 20 cm. Son hyménium est formé de lames libres d’un blanc pur. Son stipe blanc de 8 à 20 cm est orné d’un anneau concolore en jupe et possède une volve bulbeuse surmontée de flocons fixes. Sa chaire douce est blanche, devenant orangée sous la cuticule. Son odeur est faible.

Il en existe de nombreuses sous-espèces : totalement blanche (var. alba), de petite taille et sans flocons (var. aureola), au voile jaune (var. flavivolvata), au chapeau brun-rouge « couleur de foie » (var. regalis), au chapeau jaune puis brunâtre sous Eucalyptus (var. Heterochroma)... [1] [2] [3]

Elle peut être confondue avec l’amanite des césars lorsque, après la pluie, son chapeau délavé est orangé et ses flocons ont disparu. Cependant, cette dernière possède un stipe et des lames jaunes.

Constituants

La muscarine est découverte en 1869 par Oswald Schmiedeberg qui observe ses effets antagonistes à ceux de l'atropine. Celle-ci donnera lieu à la découverte par Henry Dale, en 1914, du système nerveux parasympathique et son neurotransmetteur : l’acétylcholine. Elle léguera d’ailleurs son nom à l’un des deux types de récepteurs cholinergique : nicotinique et muscarinique. [4]

On se rendra compte presque un siècle plus tard que la muscarine n’est présente dans A. muscaria qu’en quantités infimes (0,009%) et que ses propriétés psychoactives semblent plutôt dues à d’autres composés : acide iboténique, muscimol et muscazone.

Le champignon contient entre autres : choline, acétylcholine, bétaïne, muscaridine, hypoxanthine, xanthine et adénosine. Parmi ses pigments, on retrouve muscarufine, muscaflavine, muscaaurines I-VII, muscapurpurine et muscarubine.

Il contient enfin du mannitol, du vanadium (jusqu'à 200 ppm), du sélénium (jusqu'à 17,8 ppm), une lectine (APL), est un β-D-glucane (AM-ASN). [5]

Certaines études – vraisemblablement suite à des erreurs manipulatoires ou procédurales – ont parfois mentionné la présence d’alcaloïdes de type bufoténine, atropine, hyoscyamine et scopolamine mais ces molécules n’ont jamais été retrouvées par la suite dans le champignon.

Usage traditionnel

Albert le Grand, au XIIIéme siècle, dans son « De Vegetabilibus », est le premier auteur à mentionner l’amanite-tue mouche. Il la considère comme un champignon mortel et rapporte son usage pour tuer les mouches lorsqu'elle est pulvérisée dans du lait. [6]

Antoine Jourdan, dans sa « Pharmacopée universelle » de 1828, relate l’emploi de la fausse oronge par les populations du Kamtchatka. Il mentionne son usage dans l’épilepsie, à la dose de dix à vingt grains, réduite en poudre, en employant la partie bulbeuse du stipe. Il donne sa teinture comme un puissant remède contre la teigne, à la dose de trente ou quarante gouttes, quatre fois par jour, dans une tisane appropriée. Pour finir, il en rapporte la recette suivante :
« Marmelade de fausse oronge
- Fausse oronge sèche ........... 2 gros
- Amandes pelées ...……........ 1 once et demi
- Sucre blanc ...........……..….. 3 onces
Pilez le sucre et l'oronge ensemble, incorporez la poudre avec les amandes, et ajoutez suffisante quantité de sirop d'orgeat. Conseillée dans l'épilepsie, et proposée aussi dans la paralysie. - Dose, deux à six gros, deux fois par jour, en augmentant peu à peu. » [7]

La même année, Samuel Hahnemann publie son « Traité des maladies chroniques » dans lequel il décrit les propriétés du remède homéopathique « Agaricus muscarius » utilisé pour traiter la chorée, les convulsions & tremblements, l’épilepsie, les douleurs osseuses et les affections cutanées prurigineuses. [8]

En 1836, dans son « Répertoire des plantes utiles et des plantes vénéneuses du globe », Édouard Adolphe Duchesne rapporte l’utilisation de la teinture et de la poudre de ce champignon comme détersifs. Il mentionne aussi son usage dans les cas de cancer. [9]

Joseph Roques écrit en 1841 une « Histoire des champignons comestibles et vénéneux » dans laquelle il indique, non sans une certaine méfiance, que des médecins allemands l’utilisent contre l'épilepsie avec un certain succès. Il mentionne aussi son emploi desséché, sous une forme pulvérulente, sur les ulcères atoniques rebelles. [10]

François-Joseph Cazin, dans son « Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes » de 1876, décrit l’emploi de la fausse oronge desséchée au four ou au soleil, sous forme de poudre ou de teinture. La teinture, réalisée avec la base du pied, est utilisée en externe contre la teigne et les exfoliations de la peau ; en interne, seule ou combinée avec le charbon en poudre, 30-40 gouttes quatre fois par jour dans une tisane appropriée, dans les toux opiniâtres avec expectoration muqueuse ou purulente. La poudre, quant à elle, est utilisée en externe pour panser les ulcères cancéreux, contre les tumeurs dures, glanduleuses, les fistules et les pustules cornées ; en interne, 0,6-2g trois fois par jour ou 4g deux fois par jour dans l'eau ou le vinaigre, pour adoucir les accès épileptiques, dissiper les tremblements et les convulsions. [11]

Littérature

Dans son livre « Mushrooms, Russia and History » écrit en 1957, Robert Gordon Wasson, le père de l’ethnomycologie, rapporte l’usage de l’amanite tue-mouche par différents peuples de Sibérie pour ses effets enivrants et hallucinogènes. Il explique que les champignons sont associés au crapaud dans différentes langues et dialectes européens. L’amanite tue-mouche, quant à elle, est associée à la mouche presque seulement chez les peuples germaniques et slaves du nord de l'Europe. Le crapaud et la mouche seraient synonymes et complémentaires, signifiant à la fois folie et possession démoniaque ; dans les sociétés primitives, l’ivresse, le délire - ou même la folie - sont considérés comme une manifestation des puissances divines. [12]

Dans un autre livre, « Soma - Divine mushroom of immortality », publié en 1967, il émet l’hypothèse de l’origine enthéogène du Soma des Aryens - boisson rituelle célébrée dans le Rig-Veda – qui ne serait autre que le champignon A. muscaria. Le Soma est présenté dans le texte sacré comme une boisson – en même temps qu’une plante et une divinité – sensée guérir les malades, inspirer les réponses aux questions posées et apporter l’immortalité aux hommes qui la boivent. Le principal argument de l’auteur repose sur la persistance et même l’accentuation des principes actifs du champignon dans l’urine, d’où la coutume de certaines populations de Sibérie de boire l’urine des personnes sous son emprise. Le rapport entre le Soma et l’urine, évoqué dans les textes, n’avait en effet jamais été élucidé avant l’hypothèse de Wasson. Sa préparation se fait par trois filtres désignés par l’auteur comme : la lumière du soleil (séchage du champignon au soleil) ; le tissu de laine ou la passoire (filtration de l’extrait aqueux) ; et l’urine (amplification des effets dans l’urine).  [13]

« Les champignons sont séchés, puis mangés en larges morceaux et ingérés à l'aide d'eau froide. Au bout d'une demi-heure environ, la personne est complètement intoxiquée et fait l'expérience d'extraordinaires visions. Ceux qui ne peuvent pas payer le prix plutôt élevé des champignons boivent l'urine de ceux qui en mangent, à la suite de quoi ils sont tout autant intoxiqués, voire plus. L'urine paraît plus puissante que le champignon lui-même et ses effets perdurent jusqu'au quatrième ou cinquième homme. » – Description du pays du Kamtchatka – Steller – 1774

Jean-Marie Pelt, dans son livre sur les « Drogues et plantes magiques » publié en 1983, explique que les effets psychotropes du champignon sont surtout dus au muscimol et, dans une moindre mesure, à la muscazone, ces deux substances se formant à partir de l'acide iboténique, notamment lors du séchage du champignon. Celui-ci était soit directement mastiqué, soit consommé en extrait dans du lait, de l'eau chaude ou du jus de myrtilles ou d'épilobe. Il rapporte que ce champignon est aussi consommé par les chamans chez les Indiens d'Amérique du Nord-Ouest du Canada et du Michigan, à l’instar des chamans sibériens. [14]

Christopher Hobbs, dans son livre sur les champignons médicinaux publié en 2003, rappelle les usages du champignon par les russes, les esquimaux et les Koriaks du Kamtchatka où il était utilisé dans les rites magiques pour communiquer avec les âmes des morts et les êtres surnaturels, découvrir le nom d'un nouveau-né, obtenir conseil dans diverses situations ou deviner la nature d’une maladie. Il était également consommé pour augmenter l'endurance physique dans le travail, la chasse, la résistance au froid et et le parcours de longues distances à pied. Il semblerait que les jeunes fructifications soient plus efficaces pour augmenter l’endurance, tandis que les spécimens plus âgés soient considérés comme meilleurs pour induire l’euphorie ou les hallucinations. Il rapporte de nombreux modes de consommation : cru, frit, cuit, séché, en extrait, en thé, ou encore via l’urine ou la chair du renne ayant consommé le champignon mais il était surtout consommé séché. L'épilobe à feuilles étroites (Epilobium angustifolium) était parfois ajouté à la préparation pour réduire la toxicité ou potentialiser son action. Il évoque enfin les principaux constituants de l’amanite tue-mouche : acide iboténique, muscimol, muscazone et à l’état de traces : muscarine et muscaridine. Les effets du champignon sur le système nerveux seraient dus à la ressemblance chimique entre muscimol et GABA ; l’acide iboténique étant dégradé dans le corps en muscimol et celui-ci éliminé en grande partie dans l’urine, ceci expliquerait les propriétés de cette dernière. [15]

Donald Teeter rapporte en 2007, dans son livre « Amanita muscaria; Herb of Immortality », son utilisation dans le soulagement de l'arthrite et des douleurs articulaires, les maux d'estomac ou les nausées, la diarrhée, les maux de dents, le soulagement de l'anxiété, l'insomnie et une réduction des infections généralisées. Il explique que seule la consommation du champignon frais est à l’origine d’intoxications (non mortelles) mais que celui-ci, une fois séché, peut être utilisé sans danger. En effet, le processus de séchage permet la décarboxylation de l’acide iboténique en muscimol, ce dernier étant à l’origine des propriétés « désirables » du champignon. Il évalue la présence d’une quantité moyenne de 1mg de muscimol par gramme de chapeau séché. Il a expérimenté un séchage idéal à 50°C maximum jusqu’à ce que le champignon soit bien sec, puis mis en « affinage » 2 à 3 mois avant d’être consommé. Il indique une dose « agréable » de 3,5 à 10g avec une limite supérieure de 1,5g par 10kg de poids corporel, l’expérience étant plus légère et durable avec un morceau qu’avec le même morceau réduit en poudre. Il propose de mélanger les morceaux de plusieurs spécimens pour tempérer la variabilité chimique des récoltes. [16]

Christian Braibant mentionne dans son livre sur les champignons médicinaux sorti en 2013, son usage comme médicament, sous forme d’extraits, pour les contractions musculaires et les tics nerveux. Il était aussi utilisé en neurologie pour soigner les troubles du système nerveux, la dépression, l’épilepsie ou la maladie de Parkinson. [17]

Giorgio Samorini, chercheur dans le domaine des plantes et champignons psychoactifs, publie ses résultats de recherche depuis une vingtaine d’années sur son site internet. Il relate l’usage chamanique de l’amanite tue-mouches en Sibérie et en Amérique du Nord dans les cérémonies de guérison « pour voir l'ombre ou l'esprit du patient, avec des effets de clairvoyance ». En Mésoamérique, chez les mayas, où il est réputé comme toxique et enivrant, ce champignon est associé aux éclairs et à la foudre. Il existe en Europe des preuves de son utilisation traditionnelle : dans le nord de l'Italie « quand vous le mangez, vous voyez les esprits et les suivez danser dans les bois » ; en Catalogne dans certains plats, au déjeuner ou au dîner, comme enivrant ; en Lituanie dans les banquets de mariage, dans le but de provoquer une ivresse joyeuse ; en Laponie, par les chamans, pour leurs arts magiques ou donné aux personnes ensorcelées. Il ajoute que l’amanite tue-mouche était utilisée en Carélie à des fins médicinales similaires à celles des populations sibériennes, c'est-à-dire en application topique en cas de contusions douloureuses. L’alcoolature, réalisée avec la cuticule rouge du chapeau, était également prise par voie orale à petites doses pour traiter les maux d'estomac et les maux de tête. [18]

Recherche scientifique

Un article de revue sur A. muscaria est publié en 2003 décrit les composés principaux du champignon : acide iboténique, muscimol, muscazone. Ceux-ci sont présents à 81,5% dans le chapeau (surtout dans le tissu jaune sous la cuticule) et à 18.5% dans le stipe, un sporophore frais de 60-70g contenant jusqu’à 70mg d'acide iboténique. L’acide iboténique est le composant majeur du champignon, tandis que le muscimol résulte de sa décarboxylation, celle-ci se produisant lors du séchage et/ou lors du tractus gastro-intestinal. L’acide iboténique est un agoniste de l’acide L-glutamique et agit en tant qu’excitateur du SNC, tandis que le muscimol est un agoniste du GABA et agit en tant que dépresseur du SNC, ces deux molécules inhibant ou augmentant la libération d'acétylcholine. Enfin, elle sont toutes deux retrouvées dans l'urine humaine 1h après leur assimilation. [5]



En 2014, paraît une étude comparant les effets de l’amanite tue-mouche et de l’amanite panthère (A. pantherina). Elle révèle que les deux champignons contiennent les mêmes substances, A. muscaria contenant plus d’acide iboténique et moins de muscimol par rapport à A. pantherina. [19]

Un autre article de revue publié en 2017 décrit le syndrome d’intoxication à A. muscaria consistant en une alternance de phases de somnolence et d'agitation avec des hallucinations et parfois des convulsions. Les symptômes apparaissent de 30mn à 2h après ingestion, tout d’abord avec une phase d’excitation physique (agitation motrice, spasmes) suivie d’une excitation psychique et d’hallucinations visuelle et auditives (vision colorée ou déformée, répétition de mots) vécues avec un sentiment de dépersonnalisation ou de transition vers une vie post-mortem. Cette phase se termine après plusieurs heures par une perte de connaissance et un sommeil profond qui peut durer jusqu’à 8h et met fin à intoxication qui reste, dans la grande majorité des cas, sans séquelles. Ces deux phases distinctes semblent liées aux effets inhibiteurs et excitateurs du SNC de l’acide iboténique et du muscimol, la muscazone étant moins active que ces deux molécules. Il semble aussi que le mannitol contenu dans les tissus du champignon permette un transport plus efficace de ces substances actives dans le cerveau et améliore ainsi leur activité totale. Le champignon contient aussi un β-D-glucane (AM-ASN) évalué pour son potentiel anti-inflammatoire et anti-nociceptif, ayant produit une puissante inhibition de la douleur inflammatoire. Enfin, il est rapporté la présence de vanadium sous forme d’un complexe nommé amavadine. [20]

Giorgio Samorini, sur son site internet, récapitule l’historique des découvertes des substances actives d’A. Muscaria et les erreurs commises au fil des années et qui continuent parfois d’être serinées. La muscarine, considérée pendant près d’un siècle comme la molécule active responsable de la toxicité et des effets psychoactifs du champignon, est aujourd’hui reconnue comme simple élément trace, contrairement à d’autres champignons responsables du syndrome muscarinien, de genres Inocybe et Clitocybe, dans lesquels elle est présente en quantités plus importantes. Les tryptamines hallucinogènes, dont la bufoténine et la DMT, ont été par erreur identifiées chez A. muscaria suite à des procédés sans doute inadéquats alors qu’elle sont présentes – en faible quantité – chez d’autres espèces d’amanites, notamment A. citrina et A. porphyria. Enfin, en croisant différentes analyses chimiques, il déduit que la concentration des principes actifs (acide iboténique et muscimol) est plus importante dans le chapeau et la base du pied des jeunes sporophores et, dans une moindre mesure, des exemplaires plus âgés. [18]

Concentration des principes actifs dans les différentes parties d'A. muscaria.[18] Concentration des principes actifs selon les phases de croissance d’A. muscaria.[18]

 

Références

[1]    R. Courtecuisse et B. Duhem, Champignons de France et d’Europe. 2013.
[2]    G. Eyssartier et P. Roux, Le guide des champignons, France et Europe. 2013.
[3]    M. Bon, Champignons de France et d’Europe occidentale. 2012.
[4]    M. R. Lee, E. Dukan, et I. Milne, « Amanita muscaria (fly agaric): from a shamanistic hallucinogen to the search for acetylcholine », J. R. Coll. Physicians Edinb., vol. 48, p. 85‑91, 2018.
[5]    D. Michelot et L. M. Melendez-Howell, « Amanita muscaria: chemistry, biology, toxicology,and ethnomycology », Mycol. Res., vol. 107, p. 131‑146, 2003.
[6]    A. Magnus, De Vegetabilibus. 1260.
[7]    A. J. L. Jourdan, Pharmacopée universelle, ou Conspectus des pharmacopées. 1828.
[8]    S. Hahnemann, Traité des maladies chroniques. 1828.
[9]    E. A. Duchesne, Répertoire des plantes utiles et des plantes vénéneuses du globe. 1836.
[10]    J. Roques, Histoire des champignons comestibles et vénéneux. 1841.
[11]    F.-J. Cazin, Traité Pratique et Raisonné des Plantes Médicinales Indigènes. 1876.
[12]    R. G. Wasson, Mushrooms, Russia and History. 1957.
[13]    R. G. Wasson, Soma: Divine Mushroom of Immortality. 1967.
[14]    J.-M. Pelt, Drogues & plantes magiques. 1983.
[15]    C. Hobbs, Medicinal mushrooms. 2003.
[16]    D. Teeter, Amanita muscaria; Herb of Immortality. 2007.
[17]    C. Braibant, Les Champignons Médicinaux. 2013.
[18]    G. Samorini, « Amanita muscaria ». https://samorini.it/novita-sul-sito/amanita-muscaria/
[19]    A. Vendramin et M. Brvar, « Amanita muscaria and Amanita pantherina poisoning: two syndromes », Toxicon, vol. 90, p. 269‑72, 2014.
[20]    J. Patocka et B. Plasilova, « Pharmacologically and Toxicologically relevent components of Amanita muscaria », Mil. Med. Sci. Lett., vol. 86, p. 122‑134, 2017.