Dans le cadre de ma formation à l'École Lyonnaise des Plantes Médicinales & des Savoirs Naturels, j'ai pu réaliser un travail de mémoire sur un thème qui réunit deux sujets qui me passionnent, l'herboristerie et les champignons, pour traiter un sujet encore peu abordé en médecine naturelle : les champignons médicinaux d'Europe occidentale.
Je le mets à la disposition des chercheurs et des curieux.
Anthony Virton
Résumé
La médecine traditionnelle occidentale témoigne de l'usage de quelques rares champignons tandis que d'autres, plus nombreux, sont utilisés depuis des millénaires en médecine chinoise. En parallèle, les champignons font de plus en plus parler d'eux dans le domaine de la médecine allopathique ces dernières années.
Quelles sont les possibilités thérapeutiques offertes par les champignons d’Europe occidentale et dans quelle mesure pourrait-on compléter la pharmacopée de l'herboriste avec des champignons locaux ?
Méthode
Pour ce faire, nous explorerons l'histoire occidentale à la recherche d'éléments et de références sur l'usage médicinal des champignons. Nous comparerons ensuite ces résultats aux dernières découvertes scientifiques. Nous formulerons alors une synthèse de ces deux sources, ancienne et moderne, et tenterons d'en produire un développement résumé dans des « fiches de champignons ».
Résultats
Deux champignons sont principalement évoqués dans les sources antiques : l' « Agaric blanc » (Fomitopsis officinalis) et l' « Agaric de chêne » (Fomes fomentarius) tandis que des études de plus en plus nombreuses sont produites dans le domaine scientifique concernant les propriétés curatives de dizaines de champignons. En corrélant ces informations, nous avons pu rédiger les monographies des champignons suivants :
– Polypore du mélèze (Fomitopsis officinalis)
– Amadouvier (Fomes fomentarius)
– Polypore du bouleau (Piptoporus betulinus)
– Vesse-de-loup (Bovista, Calvatia, Lycoperdon sp.)
– Oreille-de-Judas (Auricularia auricula-judae)
– Polypore soufré (Laetiporus sulphureus)
– Lactaire délicieux (Lactarius deliciosus)
– Tramète changeante (Trametes versicolor)
– Armillaire couleur de miel (Armillaria mellea)
– Champignon de Paris (Agaricus bisporus)
– Cèpe de Bordeaux (Boletus edulis)
– Coprin chevelu (Coprinus comatus)
– Marasme androsace (Gymnopus androsaceus)
Addendum :
– Amanite tue-mouches (Amanita muscaria)
Conclusion
Même si les sources historiques sur l'usage médicinal des champignons sont peu nombreuses et malgré l'orientation majoritaire des recherches scientifiques dans le domaine du cancer et de l'immunité, nous avons pu envisager l'usage des champignons en herboristerie dans différents systèmes : digestif, respiratoire, urinaire, cutané, immunitaire… Il est certain que l'avenir ouvrira encore de nouvelles possibilités thérapeutiques aux mycètes dans un usage médical mais aussi en herboristerie traditionnelle.